SORTU fête son congrès constitutif en pleine crise structurelle du capitalisme qui va bien plus loin qu'une simple crise économique; s'y ajoutant une crise énergétique, alimentaire ainsi qu'unecrisedessystèmesdereprésentationpolitique.Deplus, unecrisequiseproduitdansun contexte où a lieu une dispute croissante pour les espaces géopolitiques, avec une émergence de nouveaux pôles de pouvoir et l'augmentation de l'agressivité et de l'ingérence des forces impérialistes, en lutte pour atteindre les ressources énergétiques et naturelles dont l'hégémonie est mise en danger en entravant ainsi la paix mondiale.
Une crise économique mondiale qui n'est pas prête de se résoudre étant donné que les ordonnances de soin sont toujours prescrites par les responsables des institutions financières internationales, celles qui ne cherchent qu'à augmenter les bénéfices des plus puissants, soumis aux dogmes du néolibéralisme.
Un clair exemple de cela est l'Union européenne où -sur la base des postulats idéologiques prédominants du néolibéralisme- l'on dicte une politique économique d'austérité permanente qui privilégie le capital financier qui ne fait, à son tour, qu'accroître les différences entre les riches, de plus en plus riches, et les pauvres, de plus en plus pauvres. Une politique qui extorque la souveraineté aux peuples qui la composent pour les laisser entre les mains des centres antidémocratiques du pouvoir économique. Une Union européenne qui répond ainsi aux intérêts du grand capital financier en s'éloignant des peuples et des citoyens dont elle se compose. Une Europe où les inégalités se multiplient et où les droits se réduisent.
Face à cela, en Amérique latine, les forces progressistes et de gauche décident du destin d'une grande partie des nations de la région, et prennent des initiatives permettant de surmonter, d'une certaine façon, la longue nuit néolibérale, tout en soutenant des plans sociaux de grande envergure et en obtenant des succès indiscutables en matière de lutte contre la pauvreté, la malnutrition et l'analphabétisme. Et non sans difficultés car les forces réactionnaires ont déployé une importante campagne médiatique internationalement structurée à travers de puissantes associations médiatiques, politiques et économiques.
Comme nous l'avons indiqué, dans d'autres régions telles que l'Afrique, le Moyen Orient et le Pacifique l'ingérence des puissances impérialistes et néo-colonialistes qui se battent pour obtenir les matières premières et les ressources énergétiques de plus en plus limitées se multiplie. Nous souhaitons applaudir les peuples qui dans certains pays du Maghreb et du monde arabe se battent contre l'oppression, la corruption et la violation des droits de la part de leurs régimes dictatoriaux. Cela étant dit, cela ne nous empêche pas d'observer et de dénoncer les intérêts des forces néo-colonialistes et impérialistes, tout comme les efforts des forces réactionnaires de la région qui se concentrent sur l'interruption et la déviation de ses objectifs originels de ce mouvement émancipateur de sa voie vers la démocratie, la libération et la dignité
Face à ce scénario global, ce sont les peuples et les classes populaires qui doivent résister. Ce sont les peuples qui luttent pour parvenir à une souveraineté nationale, à l'autodétermination, pour être les seuls responsables de leurs destins qui sont en confrontation permanente avec le dogme néolibéral. Ce sont les hommes et les femmes qui représentent la majorité sociale qui peuvent se mobiliser face à leur appauvrissement et leur perte de pouvoir.
Au sein de Sortu, nous revendiquons la lutte anti-impérialiste et internationaliste qui a été menée par le mouvement abertzale depuis ses origines (en soutenant la lutte pour l'indépendance de Cuba, des Philippine ou du Rif). Nous revendiquons et nous soutenons la lutte de tous les peuples pour parvenir à l'auto-détermination (selon les dispositions de la Charte d'Alger), à la souveraineté nationale et contre le colonialisme externe ou interne. Nous misons sur une Europe des peuples, une Europe des hommes et femmes qui y vivent. Une Europe reposant sur la liberté, la solidarité et la justice sociale. Une Europe qui mise sur une solidarité basée sur la non-ingérence. Une Europe où tous les peuples peuvent décider librement de leur avenir.
Une solidarité internationaliste qui nous mène à:
• soutenir les voies du dialogue et de la négociation pour résoudre les conflits actuels
• nous positionner du côté des classes populaires des états français et espagnol en particulier, et des classes populaires européennes en général.
• soutenir les demandes des différents peuples des États espagnol et français et, notamment, la demande de pleine souveraineté nationale des Països Catalans et Galiza.
• montrer notre soutien absolu à une Irlande gaélique et libre. Nous félicitons le parti camarade Sinn Fein pour ses progrès obtenus dans ce sens et ses succès à venir.
• saluer l'accord signé entre le Gouvernement de l'Écosse et le Gouvernement britannique pour l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse.
• En tenant compte des intenses rapports d'amitié qui ont historiquement lié la gauche abertzale et le Front Polisario, nous réaffirmons notre solidarité totale vis-à-vis de la lutte du peuple sahraoui pour l'auto-détermination. Dans ce sens, nous confirmons notre engagement de ne cesser de conjuguer tous les efforts possibles afin d'obtenir, sur la base de la solidarité et du travail en commun, la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies à ce propos, ainsi que la cessation des violations des droits de l'homme, civils et politiques, tout comme économiques et culturels dans les territoires occupés.
• faire preuve de notre soutien manifeste envers la cause palestinienne et sa lutte pour l'auto-détermination et la construction d'un État palestinien plein, viable et souverain. Nous faisons appel à une solution juste et durable qui mette fin à l'occupation du territoire palestinien, libèrer les prisonniers politiques et permette le retour des réfugiés. Nous exigeons la fin des occupations illégales et le processus de morcellement du territoire. Nous saluons également les efforts effectués par les organisations palestiniennes au niveau de leur dialogue intra-palestinien pour la mise en place d'une stratégie nationale unie et efficace. Nous nous engageons à renforcer la solidarité internationaliste avec la lutte du peuple palestinien.
• réaffirmer notre soutien envers la lutte du peuple kurde. Dans ce sens, nous exigeons la fin de la répression contre des activistes politiques, avocats, journalistes de nationalité kurde et la libération de leur leader Abdulla Ochalan, tout comme l'ouverture d'un processus de dialogue et de négociation qui conduise vers une paix juste et durable.
• soutenir le dialogue entre le Front Démocratique National des Philippines et le Gouvernement pour donner suite aux demandes historiques du peuple philippin en matière de droits de l'homme, et prendre en compte les profondes racines économiques et sociales du conflit.
• faire preuve de notre soutien absolu vis-à-vis du processus de dialogue et de négociation ouvert entre le Gouvernement colombien et les FARC. Nous espérons bientôt voir des progrès quant à l'insertion de l'ELN dans ledit processus de dialogue. Nous estimons que le processus entamé doit permettre de faire face aux problèmes économiques, sociaux et politiques qui sont au sein du conflit armé. Tel que cela a été requis par diverses instances et accepté par le Secrétariat des FARC, nous estimons nécessaire un accord de détente armée ou du moins un accord sur l'application du Droit humanitaire qui favoriserait le contexte des négociations puis éviterait, de plus, l'absurde et inutile perte de vies humaines. Nous dénonçons le harcèlement et la persécution contre ceux qui recherchent et travaillent pour obtenir la paix. Nous demandons à l'État colombien de garantir la liberté idéologique et politique de l'opposition politique et sociale, ainsi que la sécurité de tous ses membres (notamment, les camarades de la Marche Patriotique, le Sommet des Peuples et la Minga Indigène). Nous faisons également preuve de toute notre solidarité et notre soutien absolus vis-à- vis de nos camarades de Colombiens pour la Paix, et nous les encourageons à poursuivre leur chemin pour parvenir à une paix juste et durable pour la Colombie.
• réitérer notre soutien et admiration envers le peuple cubain et sa révolution. Auprès de l'ensemble des forces progressistes du monde entier, nous demandons aussi la fin de la saisie économique à laquelle l'île est soumise, tout comme la libération des cinq héros cubains injustement emprisonnés.
• saluer le peuple vénézuélien et leur faire preuve de notre plus sincère solidarité envers la révolution bolivarienne en reconnaissant leurs efforts sur la voie vers la justice sociale. Nous espérons que le Président Hugo Chavez Frías va bientôt se rétablir et nous le prions de recevoir nos salutations les plus distingués en tant que camarades révolutionnaires.
• faire également preuve de notre solidarité vis-à-vis des processus d'émancipation qui se produisent dans divers pays d'Amérique latine, et de leurs gouvernements progressistes comme pour les cas de la Bolivie, l'Équateur, l'Uruguay, le Brésil, Le Salvador ou le Nicaragua.
• nous solidariser aussi avec les peuples et les secteurs populaires qui se sont manifestés au Maghreb et au Moyen-Orient pour lutter en faveur de la justice sociale et contre l'oppression.
• soutenir les peuples d'Afrique, d'Asie ou des Caraïbes qui se battent pour faire disparaître le joug du néocolonialisme et parvenir à une souveraineté pleine. Nous applaudissons le Congrès national africain pour son récent anniversaire des cents de lutte pour atteindre la fin de l'apartheid en Afrique du Sud.
• nous placer définitivement du côté des oppressés de tout type. Parce que la solidarité représente la tendresse des peuples.
